Résumé
Deux critiques fondamentales peuvent être formulées à l'encontre des normes académiques dominantes de la « communication scientifique » en didactique des langues-cultures (DLC) :
1) Alors que la DLC appartient au paradigme de l'action, puisque son objectif principal est d'améliorer les processus d'enseignement-apprentissage-usage, ces normes appartiennent au paradigme de la communication ; or ces deux paradigmes sont opposés l'un à l'autre, comme on peut le voir précisément dans les différences la perspective actionnelle et l'approche communicative, avec respectivement le répétitif vs l'inchoatif, le duratif vs le ponctuel et l'imperfectif vs le perfectif.
2) Alors que la DLC cherche avant tout à développer des modèles (au sens de produits de l'opération de modélisation) comme interfaces indispensables entre la théorie et la pratique, parce qu'eux seuls sont à la fois assez pratiques pour générer des modes d'intervention en classe, mais assez abstraits pour être adaptables à des environnements d'enseignement-apprentissage-usage très variés et variables, le paradigme scientifique actuel n'admet que la communication théorique, ou la communication pratique, ou la communication qui s'efforce, avec des degrés de pertinence et de réussite variables, de mettre en relation directe théorie et pratique dans un sens ou dans l'autre.
Traduction française du texte anglais tiré du diaporama de mon intervention à la conférence ITC International TESOL 2022, Université Ton Duc Thang, Ho Chi Minh ville, Vietnam, 9-10 décembre 2022. Publié dans la revue ESBB (English Scholars Behond Borders), http://www.englishscholarsbeyondborders.org/wp-content/uploads/2023/09/3.-Christian-Puren-2.pdf.