Résumé
Cet essai prend l’exemple du PPP model (Presentation – Practice – Production), tel qu’il est utilisé depuis des décennies en didactique internationale de l’anglais, pour y critiquer une certaine conception des « modèles », et, au-delà, une certaine conception de l’épistémologie de la discipline « didactique des langues-cultures ».
L’essai commence par une longue première partie où est présentée l’opposition entre « théories » et « modèles », ainsi que les différentes formes, fonctions et types de modèles en didactique que l’on doit prendre en compte pour appréhender et gérer la complexité de la discipline.
Dans la seconde partie sont décrites les différentes réductions de cette complexité qu’opèrent au contraire, dans leur usage du modèle PPP, beaucoup de spécialistes de didactique internationale de l’anglais. Ils conçoivent en effet le modèle comme un produit basé sur une théorie de l’acquisition – d'où le débat récurrent chez eux entre les partisans de ce modèle PPP et ceux du TBL model (Task Based Learning), et non, comme l'exigerait la complexité de la discipline, comme un processus de praxéologisation au cours duquel on teste, explore et manipule ce modèle au moyen de variations aussi bien en interne (modifications, ajouts) qu'en externe (en combinaison ou articulation avec d’autres modèles).
À l’examen du résultat des analyses, le diagnostic médical est facile à poser : beaucoup de spécialistes la didactique internationale de l’anglais sont affectés d’une forme particulièrement virulente d’applicationnisme. Et l’ordonnance de soins apparaît tout aussi aisée à rédiger en ce qui les concerne : « Séances de réflexion approfondie sur l’épistémologie de la discipline "didactique des langues-cultures" jusqu’à disparition du symptôme PPP (ou PBL), et apparition du paradigme de complexité »...
Téléchargeable également à l'adresse https://www.researchgate.net/publication/370023950.
Version anglais disponible: 2023b-en ou https://www.researchgate.net/publication/370023687 (April 2023).