Modélisation, types généraux et types didactiques de modèles en didactique complexe des langues-cultures. Essai


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Modélisation, types généraux et types didactiques de modèles en didactique complexe des langues-cultures. Essai
Première version, publiée le 02 octobre 2022 (44 p.).
PUREN_2022f_Modélisation en DLC.pdf
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Résumé

 

Le processus de modélisation et ses produits, les modèles, sont du point de vue épistémologique, pour une discipline comme la didactique des langues cultures (DLC), qui relève des sciences humaines, une interface indispensable entre les théories extérieures et les pratiques d'enseignement-apprentissage. Les modèles sont utilisables aussi bien à des fins cognitives (de représentation mentale pour soi-même), que pédagogiques (de présentation à d’autres), actionnelles (de concertation entre acteurs) ou encore heuristiques (de recherche didactique individuelle et collective).

 

Après avoir présenté "l'épistémologie de la modélisation en DLC", je complète la première typologie des modèles que j'avais proposée dans un article de 1999 (Puren 1999h). J'analyse d'abord deux formes pré-modélisation, la "série compilation" (différente de la "série-modèle") et l'"énoncé premier" (différent de l'"énoncé second", qui s'appuie quant à lui sur une modélisation préalable). Je propose ensuite trois nouvelles formes de modèles en les illustrant d'exemples concrets : le "modèle procédure" (qui s'oppose au "modèle-processus"), le "modèle cartographique" et le "modèle systémique", qui viennent s'ajouter aux formes de modèles déjà présentés dans mon article de 1999, le "modèle-correspondances", le "modèle-réseau" et le "modèle-processus".

 

Par rapport à mon texte de 1999, cet essai ajoute aussi des développements qui m'apparaissent nécessaires au vu de l'évolution actuelle de la DLC :

  1. la relation privilégiée entre la démarche de projet et le modèle-processus (la logique projet est une logique processuelle, qui intègre des récursivités, contrairement au modèle-procédure, dont la logique est linéaire) ;
  2. (la relation complexe, récursive, dans la réalité des pratiques de classe, entre le modèle-procédure (nécessaire aux automatismes) et le modèle-processus (nécessaire aux adaptations et à la gestion de l'imprévu) ;
  3. les combinaisons de modèles et l'existence de "méta-modèles", comme celui présenté dans le document 022).

L'essai se termine par deux conclusions : la première, sur l'usage de la modélisation et des modèles en formation à l'enseignement et à la recherche ; la seconde, sur l'inadéquation des standards internationaux en vigueur pour les articles de recherche en DLC lorsque ces recherches portent sur des productions ou des utilisations de modèles. Cet essai en est lui-même un bon exemple : il fait recours massivement à mes propres productions antérieures, qu'il vient compléter, confirmer ou infirmer ; contrairement aux théories extra-didactiques prises telles quelles et appliquées ou expérimentées, les modèles didactiques ont vocation en effet à être constamment repris : ils sont tout autant des résultats de modélisation que des outils de remodélisation.

 

Cet essai est également téléchargeable sur le site ResearchGate.


Un billet de "BlogNotes" à consulter

 

18 décembre 2021. "La logique de la modélisation. À propos de : REUTER Yves. 2020. "Faire ou ne pas faire? Telle n'est pas la question pédagogique", TRACeS n° 245, revue de "Pédagogies actives", mouvement pédagogique "ChanGements pour l'égalité", Bruxelles, avril 2020. Cet article est pour moi une occasion de pointer la logique de la modélisation, qui consiste, contrairement à ce que fait l'auteur, à définir des pôles opposés de la manière la plus simple et abstraite possible, de manière à l'utiliser pour complexifier ensuite la réflexion.