Résumé
Ce texte rend compte de l’ouvrage de Bruno MAURER, dont le vrai titre est le second : « Le plurilinguisme, nouvelle idéologie dominante ». L’auteur de l’ouvrage y développe, avec de solides arguments et des citations très éclairantes, une critique en règle de l’orientation actuelle du Conseil de l’Europe – déjà présente dans le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues, mais qui s’est renforcée depuis –, celle d’un enseignement-apprentissage des langues instrumentalisé au service exclusif d’une « éducation plurilingue et interculturelle ». L’auteur du compte rendu, Christian PUREN, accompagne d’extraits de ses propres articles la dénonciation de l’absence de débat démocratique et scientifique qui caractérise les travaux et publications de cette institution, ainsi que l’exigence d’un moratoire nécessaire pour évaluer concrètement sur le terrain les résultats des expérimentations déjà réalisées. Tous deux partagent les mêmes craintes concernant les effets pervers de cette orientation : minoration des compétences linguistiques dans l’apprentissage des langues, du rôle de l’école dans le développement des compétences en langues, du linguistique dans la formation des enseignants.