Bonjour,
Je viens de publier le texte suivant:
2012b. "Perspective actionnelle et formation des enseignants : pour en finir avec le CECR". À propos de : ROBERT Jean-Pierre, ROSEN Évelyne, REINHARDT Claus, Faire classe en FLE. Une approche actionnelle et pragmatique (Paris : Hachette-FLE, 2011, 192 p.). Article-compte rendu par Chistian PUREN. Publication exclusive pour le site www.christianpuren.com, janvier 2012.
Présentation
(début de l'Introduction générale)
Le titre du présent article (« Perspective actionnelle, éclectisme et formation des enseignants : pour en finir avec le CECR) est directement inspiré du projet annoncé par les auteurs de Faire
classe en FLE (désormais FCFLE) en quatrième de couverture :
À l’heure du CECR, faire la classe en FLE implique d’organiser et de gérer un quotidien actionnel. L’objectif du présent ouvrage est de fournir à l’enseignant, dans cette optique, des approches pragmatiques directement applicables en classe.
Ce titre est volontairement provocateur : mes lecteurs auront compris que contrairement à ce que laissent entendre les auteurs de FCFLE sur leur quatrième de couverture, je défendrai l’idée que l’heure du CECR est largement passée en didactique des langues-cultures, après toute la décennie 2000 qu’il a largement occupée. J’ai déjà soutenu cette idée dans mon article 2011(e), et je l’ai reprise tout récemment dans un autre compte rendu d’ouvrage (2012a, Bruno MAURER, Enseignement des langues et construction européenne. Le plurilinguisme, nouvelle idéologie dominante) :
Sur la question de la perspective actionnelle, ce sont même tous les commentaires [sur le CECR] qu’il faut arrêter, parce que les ambigüités et les confusions de ce texte y sont structurelles et ne peuvent donc y être levées, et qu’elles constituent dorénavant une gêne pour la réflexion didactique et un frein pour l’évolution de la discipline.
J’illustrerai cette idée en particulier en montrant les limites que s’imposent à eux-mêmes les auteurs de FCFLE :
a) en ne se détachant pas suffisamment, à mon avis, du « Cadre Européen commun » alors même que pour leur projet d’ouvrage de formation pragmatique il ne peut être… « de référence » ;
Le CECR propose bien des « options » et des « pistes » méthodologiques (dans ses chapitres 2, 6 et 7), mais il se refuse à toute prise de position en la matière (cf. infra la citation au début de
l'Introduction du Chapitre 4). Les didacticiens ne peuvent que s’en féliciter, qui sont, de par la nature et la fonction mêmes de leur discipline, réfractaires à toute normativité méthodologique.
Les auteurs du CECR n’avaient pas encore les moyens de seulement commencer à tirer les implications méthodologiques de l’impulsion première qu’ils donnaient à la perspective actionnelle en
déterminant comme ils le font la nouvelle situation sociale de référence (la société multilingue et multiculturelle) et le nouvel objectif social de référence (la formation d’un « acteur social
»). Ils opèrent bien de facto un passage du paradigme de la communication au paradigme de l’action – tous les concepts clés du Cadre : compétence, contexte, activité langagière, texte, domaine,
stratégie et bien sûr tâche sont ainsi définis par rapport à l'action (cf. pp. 15-16) –, mais ils ne parviennent pas à se détacher de l’approche communicative, dont ils conservent l’essentiel des
orientations… et de la terminologie.
b) et en se limitant pour illustrer leurs propositions méthodologiques – et du coup aussi en amont pour repérer des formes nouvelles de mise en œuvre concrète de la perspective actionnelle – à
des manuels publiés par l’éditeur de leur ouvrage (...)
Il s’agit donc en fait d’un « article-compte rendu » : l’ouvrage FCFLE est en partie pour moi un prétexte pour faire le point sur la perspective actionnelle dix ans après la publication du CECR.