Début de l'introduction
Nous observons depuis quelques mois sur les listes de diffusion d'enseignants de langues, en particulier d'anglais (mais plus seulement), la multiplication d'échanges concernant un « système »
dit « des îlots bonifiés », avec des comptes rendus d'utilisation enthousiastes, et des échanges de fiches de travail.
Nous avions depuis le départ de fortes réserves et critiques à formuler à l'encontre de ce « système ». Ce qui nous incite aujourd'hui à les rendre publiques, c'est que nous constatons que sa
diffusion est de plus en plus souvent relayée par l'institution scolaire elle-même, avec des présentations sur des sites académiques […] ainsi que l'intégration de formations à ce « système » dans des plans académiques de formation, et enfin que sa
conceptrice se sert de cette diffusion institutionnelle comme argument de promotion.
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Christian PUREN (jeudi, 28 mars 2013 21:23)
Dans la rubrique "compte rendus d'ouvrages, discussions et débats sur les publications en éducation" de son site (http://www.meirieu.com/COMPTE-RENDUS_OUVRAGES/compte_rendus_ouvrages.htm), Philippe Meirieu vient d'ajouter (28 mars au soir) notre réponse collective, à la suite du compte-rendu de l'ouvrage de Marie Rivoire (http://www.meirieu.com/COMPTE-RENDUS_OUVRAGES/reponse_puren.pdf).
Christian PUREN (vendredi, 29 mars 2013 10:01)
Publication du texte sur le site de l'APLV (http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article4984) et sur le site du GFEN (http://gfen.langues.free.fr/).
Christian PUREN (samedi, 30 mars 2013 17:08)
Publication du texte sur le site de l'Association Française des Enseignants de Français:
http://www.afef.org/blog/post-le-systu-des-uts-bonifiu-de-fausses-bonnes-solutions-ue-vrais-problus-p993-c44.html
Christian PUREN (vendredi, 05 avril 2013 11:55)
Sur le site du CRAP-Cahiers pédagogiques, on trouvera une recension extrêmement positive de l'ouvrage de Marie Rivoire, signée de Raoul Pantanella, à l'adresse :
http://www.cahiers-pedagogiques.com/Travailler-en-ilots-bonifies-pour-la-reussite-de-tous
Ce compte rendu débouche sur la conclusion suivante : "Je ne saurais trop conseiller à ceux qui seraient tentés d’expérimenter le travail de groupes d’apprentissage, de lire cet ouvrage qui demeure strictement pratico-pratique et ne s’encombre d’aucune considération théorique." (sic).
Raoul Pantanella (mercredi, 10 avril 2013 16:56)
Re-sic, donc…
Vous vous êtes mis à trois pour éreinter Marie Rivoire. Outre que sur le plan sportif, ce n’est pas très fair-play, cette pratique de chasse en meute rejoint une des critiques que vous faites à l’ouvrage de cette modeste praticienne de terrain : vous lui reprochez d’avoir trouvé et pensé toute seule sa pédagogie, sans le recours à toute une équipe expérimentale pilotée par les experts des sciences de l’éduc que vous êtes et sans vous avoir ainsi demandé l’autorisation d’innover dans ses classes.
Le dire de la sorte souligne assez le ridicule de cette critique : depuis quand les profs dans leurs classes doivent-ils se référer à votre autorité (ou à son équivalent) pour prendre des initiatives pédagogiques ? Les grands innovateurs dans notre domaine n’ont demandé la permission à personne pour construire au quotidien leur pédagogie : Célestin Freinet, pour ne prendre que cet exemple, ne travaillait pas dans un collectif et a construit son système, sa méthode, ses dispositifs d’abord dans ses classes, dans la solitude « de l’humble labeur pédagogique » (Mallarmé)…
Pour démolir sans nuances les propositions pédagogiques concrètes d’un professeur, vous vous placez (à trois !…) en extériorité et en surplomb lointain et universitaire :
1. Apparemment vous n’enseignez pas ou plus dans les classes difficiles (et toutes les classes, d’une certaine façon, le sont…) et vous n’écoutez pas les témoignages nombreux des enseignant(e) s pour qui la méthode de Marie Rivoire a été d’un grand secours et parfois même, une bouée de sauvetage professionnelle ! J’ai simplement envie ici de vous dire avec le poète : « Laissez-moi donc juger de ce qui m’aide à vivre » (Paul Eluard)
2. Apparemment encore, vous n’avez guère pratiqué, autrement qu’en théorie, la pédagogie de groupe, sans quoi vous ne lui feriez pas ses objections faciles sur la constitution des groupes, sur l’esprit de compétition, sur la directivité nécessaire à ce type de travail, etc. Marie Rivoire répond volontiers et facilement à ces interrogations (cf. ses réponses sur le site des Cahiers pédagogiques). Et ceux qui comme moi ont mis en œuvre cette pédagogie dans leurs classes savent bien qu’on doit différencier les groupements d’élèves, varier la taille et la composition des groupes en fonction du moment, des thèmes travaillés, de l’âge des élèves, des lieux où l’on se trouve, etc. Et que le plaisir de la compétition et du jeu est à doser et canaliser, et ne saurait être le seul ressort pour motiver les apprentissages.
3. Enfin vous pratiquez abusivement l’extension du domaine de la lutte pédagogique en allant jusqu’à parler à propos de ce modeste travail en îlots plus ou moins bonifiés de dérive communautariste et mafieuse ! Bigre, pourquoi ne pas faire appel au terrorisme salafiste et à la Camorra napolitaine tant que vous y étiez ? À trois, vous auriez pu être moins timides et mesurés, non ?
Pour finir, je veux vous dire ici ce à quoi m’a fait penser votre réquisitoire hautain : toutes proportions gardées et talents mis à part, votre mauvaise querelle m’a évoqué celle du Cid au seizième siècle… Scudéry et les savants de son temps se sont donné le ridicule éternel de critiquer l’ouvrage de Corneille pour le motif qu’il n’était pas écrit selon les règles théoriques prétendument en usage. Et l’auteur avait commis la faute inexpiable de ne pas avoir demandé préalablement l’avis des milieux autorisés…
Raoul Pantanella, ex-rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques.
Christian PUREN (mercredi, 10 décembre 2014 00:51)
Les lecteurs jugeront par eux-mêmes de l'exactitude des interprétations de notre texte par Raoul Pantanella, de la pertinence et de la force de ses arguments, ainsi que de l'adéquation du ton de son billet. On aurait pu espérer autre chose et bien mieux de la part d'un ex-rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques.
Christian Puren, Maria-Alice Médioni et Eddy Sebahi
Rachel DEVOUASSOUD (mercredi, 02 septembre 2015 11:45)
Si les échanges se multiplient, si on en parle, si ça se diffuse, si s'est relayé par l'institution scolaire elle-même, si des formations se mettent en place, mais alors c'est que ça fonctionne!!! Et comment ne pas se réjouir lorsqu'on a trouvé une méthode qui porte du fruit! Merci à madame Rivoire qui nous fait profiter de son travail, merci de tout l'intérêt qu'elle porte aux autres, aux jeunes en particulier. Contrairement à ses critiques, son humanité et sa simplicité l'honorent. Il est normal que son travail soit lucratif et qu'elle en fasse la promotion. De toutes manières elle se fait toute seule...il suffit d'essayer...
Christian Puren (jeudi, 10 septembre 2015 22:04)
J'ai validé, comme on peut le voir, le message ci-dessus de Rachel Devouassoud, même s'il ne rentre absolument pas dans la discussion des arguments que M.-A. Médioni, E. Sebahi et moi avons avancés pour dénoncer comme très pernicieux le "système des ilôts bonifiés". Il s'agit d'un texte de propagande, dont on ne voit même pas l'intérêt en tant que simple information puisque son auteure affirme que "la promotion (de ce système) se fait toute seule".
Les lecteurs auront apprécié l'emploi du mot "lucratif" dans ce message : pour se faire une idée de ce "système", il suffit de lire les textes de ses promoteurs, aucun besoin d'essayer...
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N.B. Ce message en date du 3 septembre a été réécrit pour corriger la coquille que j'avais malencontreusement commise en recopiant le nom de l'auteure de ce message.
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